Collection: // À la lumière du Brésil // Sidney Carron

Sidney Carron ressemble à une Suédoise. Pourtant elle est née à Vienne, dans le froid de l'Isère. À l'âge de cinq ans, elle se prend de passion pour le patin à roulettes. Elle devient «roller girl» jusqu'à finir championne de France de «Rink Hockey» à 16 ans.
Elle effectue ensuite des études de joaillerie à l'École
du Louvre, dont elle sortira deuxième. Elle commence à fabriquer des bijoux place Vendôme avec son père, avant de tout laisser tomber pour se consacrer à la photographie. Cette belle blonde souffre d'un problème d'addiction à la liberté. Depuis l'âge de dix-huit ans, elle prend des mini-Polaroids qu'elle découpe pour fabriquer des romans-photo rigolos. C'est sa période SDF. Refusant d'avoir un appartement et un travail, elle s'envole en Afrique, en Amérique et en Israël pour des reportages photographiques. Elle dit qu'elle a alors été «éduquée par les rencontres».
À son retour, elle organise une chaîne humaine de
portraits, où chaque personne porte les yeux de la précédente.
Une version photomontage de «La Ronde» de Schnitzler ! Elle se spécialise alors dans la «kleptomanie de l'âme». La dernière fois que je l'ai vue, elle portait une combinaison de ski Adidas rouge pour descendre les escaliers du restaurant Lapérouse.
Elle a fait la Une de Playboy en photographiant JoeyStarr avec des oreilles de lapin, réalisé le clip de «Dangereuse», l'une des plus belles compositions du chanteur Christophe et conçu l'affiche de mon «DJ set littéraire».
Suivre la «roller girl» est impossible...mais c'est
la certitude d'un voyage ébouriffant, fait de rencontres improbables et de chocs esthétiques. Son talent protéiforme est le reflet de notre époque d'apocalypse multicolore.

Frédéric Beigbeder

C'est sous la chaleur et aux rayons du soleil de Jericoacoara que se sont dessinés ces instants de vie. Suspendus et aujourd'hui exposés. Des convergences humaines, des conversations, des familles, du farniente, la vie. Sidney s'est mise d'accord avec le soleil et en parfaite alliance tant sur les idées que sur les cou-
leurs, cette exposition est née.
Des toiles monochromes bleues cyan, bleues de Prusse caressées et griffées de terre, sans quoi ou sans qui, rien n'aurait été possible. Des œuvres synonymes de calme, de sérénité et de confiance au zénith d'une collaboration pour photographier l'image et la révéler.
À vous les parisiens, à vous tous passant par là, rêveurs de bonheur et de nouveautés, je suis fière de vous présenter «à la lumière du Brésil», une exposition déclenchée par celle de Sidney Carron.

Julie Peugeot

Colette Universe